NUPTSE NORTHWEST (NUPTSE NUP II, 7,742 m – Népal)
Face Sud, « voie des Français », 2 200 m, ED+, WI6 M5+.
14 au 21 octobre 2017
Gravir le sommet du Nuptse par sa face sud relève d’une certaine audace et d’un engagement élevé tant physiquement que mentalement. Ce sommet qui fait 1 000 mètres de moins que son voisin, l’Everest, lui fait quand même de l’ombre, tant cette montagne est magnifique.
Une muraille de 4 kilomètres de large, haute de 2 200 mètres, raide et qui sort presque à 8 000 mètres d’altitude. On est peut-être fou, mais ces challenges sont générateurs de bonheurs immenses. Bien sûr, ce fut dur et incommode, mais au final, là-haut, hors du temps, c’est incroyable.
Ce que je retiendrais de cette ascension, sera cette aventure partagée, encordé avec mes amis durant tant d’années avant d’arriver sur cette cime tant désirée (les compères avaient déjà fait une tentative en compagnie de Robin Revest l’an passé, tandis qu’Hélias et Benjamin l’avaient tenté en 2016, NDLR). Le chemin fut long avant d’envisager cette montagne, ce mythe, qu’est le Nuptse. Car on ne choisit pas ce genre de face par hasard. Cela nécessite d’emmagasiner beaucoup d’expérience en expédition. L’intensité des ascensions va crescendo, l’amitié entre compagnons de cordée aussi.
La chance, je l’ai eue il y a 10 ans, quand j’ai rencontré mon partenaire d’expédition, Benjamin Guigonnet. Avec lui, j’ai grandi, je me suis révélé et j’ai partagé des moments extraordinaires. Je ne pensais pas que nous pouvions fonctionner autrement, mais la vie est pleine de surprise et finalement d’autres compagnons ont agrandi la cordée.
Avoir reçu ce Piolet d’Or est un honneur car il nous a été attribué par nos mentors, nos idoles, nos pairs. Cette récompense n’apporte ni gloire ni fortune, mais il ajoute une touche de bonheur à celui que nous avons ressenti là-haut.